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Un exosquelette aide un homme paralysé à remarcher

Technologie 04 octobre 2019

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Un homme paralysé a été capable de marcher de nouveau en utilisant un exosquelette qu’il contrôle avec son esprit. Bien qu’il ne puisse pas encore marcher seul – la combinaison est suspendue à un harnais au plafond pour l’empêcher de tomber – cette avancée représente les premiers pas sur la route vers cet objectif.

Un exosquelette permet à un homme de marcher

« C’est vraiment révolutionnaire « , déclare Ravi Vaidyanathan, de l’Imperial College de Londres, qui n’a pas participé à cette recherche. Les capteurs cérébraux implantés ont également permis à l’homme, qui s’est cassé le cou lors d’une chute il y a quatre ans, de bouger les bras et les mains de l’exosquelette.
Plusieurs groupes cherchent des moyens de permettre aux personnes atteintes de lésions de la moelle épinière de reprendre le contrôle de leur corps en lisant leurs pensées. Jusqu’à présent, l’approche la plus courante consistait à insérer des électrodes ultrafines dans le cerveau.
Mais cela impliquait que des fils électriques devaient pénétrer dans le crâne, ce qui pouvait causer une infection. De plus, les électrodes cessent progressivement de fonctionner; au cours des mois elles sont recouvertes de cellules qui forment une sorte de tissu cicatriciel.
Pour contourner ces problèmes, Alim Louis Benabid de l’Université de Grenoble Alpes en France et ses collègues ont plutôt placé des électrodes sur le cerveau, reposant sur sa membrane externe qui est résistante. « S’il y a une infection, elle restera à l’extérieur « , dit Benabid.
Les chercheurs ont commencé par demander à l’homme, un ancien opticien connu sous le nom de Thibault, d’avoir plusieurs scanners cérébraux pour qu’ils puissent cartographier les zones qui deviennent actives quand il pense à marcher ou à bouger ses bras. Ils ont ensuite remplacé deux disques de 5 centimètres de crâne, l’un de chaque côté de sa tête, par les capteurs cérébraux, qui ont des électrodes sur leur face inférieure.
Thibault s’est exercé à utiliser ces capteurs, d’abord en essayant de déplacer un avatar en forme d’exosquelette sur un ordinateur. Puis il a été attaché dans ce  costume et il a appris à le faire marcher tout en étant soutenu par le haut pour sa sécurité.

Il se sentait comme le premier homme sur la lune

« Je me sentais comme le premier homme sur la lune « , dit Thibault. « Je n’avais pas marché depuis deux ans. J’avais oublié que j’étais plus grand que beaucoup de gens dans la pièce. C’était très impressionnant. »

Le prochain objectif de l’équipe est de rendre l’exosquelette auto-équilibré. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une plus grande vitesse de calcul – nous n’avons pas encore les temps de réaction  suffisamment rapides », dit Benabid.
« Imaginez tous les ajustements que vous devez faire pour rester debout « , dit Vaidyanathan. « Si vous pouviez compter sur un robot pour une certaine stabilisation, alors marcher serait potentiellement réalisable. »
Thibault a également appris à utiliser les bras de cette combinaison pour des tâches de plus en plus complexes, comme faire tourner ses poignets, tendre les bras vers des cibles et utiliser ses deux mains simultanément.
Cependant, ce travail ne s’est pas déroulé sans heurts. Avant Thibault, il y avait une autre personne à qui on avait posé des implants, mais ils ont cessé de fonctionner quelques secondes après avoir été mis en marche, à cause d’un problème technique. « Il était déçu, dit Benabid. Maintenant que ce problème a été réglé et qu’il y a eu de bons résultats avec Thibault, l’équipe est sur le point de poser des implants à trois autres personnes.

Cet exosquelette doit encore être optimisé avant d’être utilisé chez d’autres patients

Le fait que les implants de Thibault fonctionnent toujours après 27 mois est très prometteur, dit Vaidyanathan. « De toute évidence, il reste encore un long chemin à parcourir avant qu’on puisse l’utiliser chez d’autres personnes, mais c’est une étape importante. »
Cette recherche a été publiée dans The Lancet Neurology.
Source : New Scientist
Crédit photo : Capture d’écran (vidéo)