Un système informatique détecte les faux sourires
Dans un proche avenir, il sera peut-être beaucoup plus difficile de faire croire aux ordinateurs que vous êtes satisfait de quelque chose alors que vous ne l’êtes pas. En effet, des scientifiques de l’université britannique de Bradford ont mis au point un logiciel capable de détecter les sourires factices.
Un logiciel qui détecte les faux sourires des vrais
Sous la direction du professeur Hassan Ugail, les chercheurs ont commencé avec deux ensembles de données préexistants – l’un d’entre eux (appelé MUG) consistait en des vidéos de personnes souriantes et spontanées, tandis que l’autre (appelé CK +) contenait des séquences de personnes se « forçant à sourire ».
Des algorithmes basés sur l’intelligence artificielle ont été utilisés pour cartographier les visages des individus dans ces vidéos, en mesurant la séquence – et la mesure dans laquelle leur bouche, leurs joues et leurs yeux bougeaient en souriant. Bien qu’il y ait eu des différences entre les deux groupes dans les trois, le plus important concernait les yeux. Les personnes qui souriaient réellement déplaçaient les muscles autour de leurs yeux au moins 10% de plus que les faux sourires.
Ayant appris de cette évaluation, le logiciel qui en résulte est maintenant capable d’évaluer des vidéos de personnes souriantes, afin de déterminer avec précision si leur sourire est réel ou non. On espère que cette technologie pourra éventuellement être utilisée dans des applications telles que des systèmes de sécurité biométriques améliorés, de meilleures interfaces homme-ordinateur et des études psychologiques.
Ce logiciel détecte le manque de mouvement autour des yeux
« Nous avons recours à deux principaux ensembles de muscles lorsque nous sourions: le zygomaticus major, responsable de dessiner l’angle de la bouche vers le haut pour sourire, et l’orbicularis oculi, qui provoque des plis autour des yeux », explique Ugail. « Dans les faux sourires, ce ne sont souvent que les muscles de la bouche qui bougent, mais, en tant qu’êtres humains, souvent nous ne remarquons pas le manque de mouvement autour des yeux. Ce logiciel informatique le détecte de manière beaucoup plus fiable. »
Cette recherche est décrite dans un article récemment publié dans la revue Advanced Engineering Informatics.
Source : University of Bradford
Crédit photo : Pixabay