Un poisson robotisé alimenté par du sang électronique
Les robots mous peuvent déjà nager comme des poissons et presser leurs cœurs endommagés pour que le sang continue d’être pompé. Mais maintenant, il y a un poisson robotique qui combine les deux.
Le poisson robot de l’Université Cornell
Robert Shepherd de l’Université Cornell et ses collègues ont mis au point un robot alimenté par son propre système circulatoire artificiel. Ce robot, dont la conception a été inspirée par un poisson-lion, peut déployer ses nageoires pectorales et nager en amont à une vitesse supérieure à 1,5 longueur à la minute, ce qui correspond à environ 15 centimètres par minute ou environ 0,01 kilomètre par heure.
Shepherd dit que la vitesse de nage peut être améliorée. «1,5 longueur de corps par minute – c’est très lent, un peu comme un attardé pour un poisson», dit-il. Il est alimenté par des batteries à circulation, des systèmes composés de deux électrodes et d’un électrolyte liquide qui circule entre elles. Lorsque le liquide se déplace, il alimente les pompes présentes dans la queue, les nageoires dorsale et pectorale du poisson robotisé.
L’écoulement du liquide augmente également la pression dans certaines zones. Ce mécanisme est comme gonfler un ballon, dit Shepherd, ce qui modifie la forme et la rigidité de certaines parties du robot. Le fluide, par exemple, gonfle un côté de la queue du poisson robot et provoque la compression de l’autre, ce qui produit un mouvement de flexion.
Une autonomie de 36 heures
Pour permettre une grande souplesse de mouvement, les électrodes du poisson robotisé ont été fabriquées à partir de treillis métalliques pliables en nickel. L’extérieur étanche du robot est en silicone. La conception de ce robot signifie qu’il peut stocker une grande quantité d’énergie, explique Shepherd. L’équipe a calculé qu’il pouvait nager de façon continue pendant environ 36 heures, même si il n’a été testée que quelques heures. L’équipe travaillera ensuite sur l’amélioration de la puissance des mouvements du robot.
Des poissons robots pour des missions scientifiques
Les robots mous offrent des possibilités intéressantes de recherche et d’exploration. Étant donné que ce robot repose sur la flottabilité, il n’a pas besoin d’un exosquelette ou d’un endosquelette pour maintenir sa structure. Shepherd pense que des robots autonomes comme celui-ci pourraient bientôt parcourir les océans de la Terre pour des missions scientifiques et pour des tâches environnementales délicates telles que l’échantillonnage de récifs coralliens.
Un article décrivant ce poisson robot a été publiée dans Nature.
Source : New Scientist / Cornell University
Crédit photo : Capture d’écran (vidéo)