Une nouvelle sorte de plastique pour faciliter son recyclage
La plupart des plastiques ont une histoire chimique complexe qui fait que concevoir une nouvelle sorte est un défi. Par exemple les colorants et les ignifugeants qui les rendent parfaits, mais difficiles à transformer en produit recherché. C’est une des raisons pour lesquelles seulement entre 9 à 10% du plastique dans le monde est recyclé.
Une nouvelle sorte de plastique
Mais maintenant des chercheurs ont créé un plastique avec une liaison chimique spéciale qui l’aide à se séparer de ces additifs et à le transformer en un produit pur et précieux pouvant être réutilisé plusieurs fois.
Pour fabriquer ce nouveau plastique, les chercheurs ont mis au point un type de vitrimère, un plastique vitreux développé en 2010 au CNRS, en ajoutant des molécules qui modifient les liaisons chimiques qui le maintiennent. Ces nouvelles liaisons, appelées liaisons dicénoamine covalentes dynamiques, nécessitent moins d’énergie pour se rompre que celles des plastiques ordinaires.
En conséquence, les chercheurs rapportent aujourd’hui dans Nature Chemistry que ce nouveau plastique peut être décomposé en utilisant simplement une solution d’eau et d’un acide fort à température ambiante. Le processus ne nécessite pas non plus de catalyseur pour déclencher la réaction, ce qui facilite la collecte de plastique recyclé de haute qualité à partir de la suspension obtenue.
Mais ce plastique ne risque pas de se désagréger plus tôt que prévu. Les chercheurs affirment que le puissant acide nécessaire à sa décomposition n’est pas ce que la plupart des utilisateurs risquent de rencontrer.
Il ne nécessite pas de tri supplémentaire
Les méthodes de recyclage traditionnelles produisent des granulés gris sales (appelés «microplastiques») que peu de fabricants souhaitent utiliser, mais ce processus de recyclage chimique crée un plastique comparable à un matériau neuf. De plus, cette nouvelle méthode ne nécessite pas de tri supplémentaire.
Pour le démontrer, l’équipe a mélangé son plastique avec des éclats de boîtiers de CD, des pailles en plastique et des déchets similaires. Même en présence de ces autres plastiques, les molécules du nouveau matériau se sont séparées.
La prochaine grande question est de savoir si les fabricants l’utiliseront et si les usines de recyclage l’accepteront. Parce que ces nouveaux sous-produits de plastique ont plus de valeur et que les usines n’auraient probablement pas besoin d’une refonte totale pour les produire, et ce nouveau plastique pourrait un jour modifier l’économie mondiale du recyclage du plastique.
Source : Science
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