Des singes génétiquement modifiés pour imiter le cerveau humain
Des chercheurs de l’Institut de zoologie de Kunming, de l’Académie chinoise des sciences et de l’Université de Caroline du Nord ont annoncé avoir réussi à modifier un gène humain chez des singes rhésus dans une étude publiée dans la revue National Science Review.
Des scientifiques en Chine ont modifié un gène
Ce gène serait important pour le développement du cerveau humain et les singes traités ont par la suite montré un développement cérébral semblable à celui de l’homme, rapporte le China Daily.
Ce gène humain, de la microcéphaline ou MCPH1, est exprimé au stade fœtal du développement du cerveau et est lié à la taille du cerveau, selon l’étude. Les chercheurs ont exposé les embryons de singe à des virus contenant le gène, ce qui a conduit à la différenciation des cellules neurales ressemblant au développement humain, ont-ils décrit dans leur étude.
Les cerveaux humains mettent beaucoup plus de temps à se développer que les autres primates dans un processus appelé néoténie, dans lequel la période de plasticité neurale s’étend jusqu’à l’enfance. Les chercheurs rapportent que leur étude pourrait démontrer que les primates d’ingénierie peuvent se développer de manière similaire.
Des chercheurs critiquent ce type d’expériences
Les singes dans l’étude ont également montré des signes d’une meilleure mémoire à court terme, rapportent les auteurs. Un certain nombre de scientifiques, même l’un impliqué dans cette étude, ont critiqué cette expérience. Des scientifiques sans nom ont qualifié cette expérience « d’imprudentes » et de « remettre en question l’éthique de la modification génétique des primates », rapporte le MIT Technology Review.
«L’utilisation de singes transgéniques pour étudier les gènes humains liés à l’évolution du cerveau est une voie très risquée», explique James Sikela, de l’Université du Colorado, qui n’a pas participé à cette étude. «C’est un problème classique de pente glissante et on peut s’attendre à ce qu’il se reproduise à mesure que ce type de recherche se poursuivra.»
La recherche utilisant la modification génétique des primates est active dans les institutions chinoises. Un groupe de recherche de l’Institut des neurosciences de Shanghai a publié des résultats en janvier 2019 sur la désactivation d’un gène nécessaire au cycle veille-sommeil, rapporte Nature.
Source : The Scientist
Crédit photo : Pixabay