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Le revêtement d'un cathéter en polymère tue les bactéries

biothechnologie 08 mars 2019

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Les infections nosocomiales sont un problème grave et le type le plus courant de telles infections se produit lorsque les cathéters sont insérés dans les vaisseaux sanguins. Mais un nouveau revêtement semble prometteur pour éliminer des bactéries au niveau des sites d’insertion, les empêchant d’établir des colonies de biofilms sur les cathéters.

Un cathéter antibactérien 

Développé à l’Université Brown de Rhode Island, le revêtement a été créé en dissolvant tout d’abord du polyuréthane et des concentrations d’un médicament antibactérien appelé auranofin, puis en les mélangeant dans un solvant. Le liquide résultant a ensuite été appliqué à un cathéter, après quoi le solvant s’est  évaporé. Cela a laissé un revêtement de polymère durable, qui peut s’étirer jusqu’à 500% sans se casser.
Lors de tests en laboratoire, les cathéters traités avec ce revêtement ont été placés dans des solutions et sur des plaques de verre dans lesquelles la bactérie Staphylococcus aureus résistante à la méthicilline était présente. Pendant environ 26 jours, le revêtement a progressivement libéré de l’auranofin, inhibant la croissance de cette bactérie sur le cathéter, et empêchant ainsi la bactérie de former des biofilms difficiles à éliminer.
En revanche, lorsqu’un antibiotique traditionnel était testé dans les mêmes conditions, il était impossible d’empêcher la formation de biofilms. De plus, l’auranofin n’étant pas un antibiotique, son utilisation ne risque pas d’entraîner le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques.

Il ne cause aucun effet indésirable 

Les tests indiquent en outre que le revêtement n’a aucun effet indésirable sur le sang humain ou les cellules du foie, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires avant que les essais sur l’homme puissent commencer.
«Les biofilms constituent un moyen vraiment efficace d’éviter les antibiotiques, ce qui les rend des milliers de fois plus difficiles à traiter en matière de concentration de médicament nécessaire par rapport aux bactéries planctoniques [flottantes]», déclare la professeure Anita Shukla, auteure correspondante d’un article sur cette recherche. « Le fait que ces revêtements puissent empêcher la formation de biofilms est vraiment important. »
Ce document a récemment été publié dans la revue Frontiers in Cellular and Infection Microbiology.
Source : Brown University
Crédit photo sur Unsplash : rawpixel